Un désir d’action culturelle

« L’action culturelle, que je conçois comme des ateliers en amont et en aval de la création a toujours été pour moi une donnée essentielle à la fois de ma recherche pour la création et de la rencontre avec les spectateurs. Dans mon parcours, j’ai été professeure à l’université de Lille 3, je donnais des cours de théorie théâtrale, d’esthétique, d’écriture dramatique et surtout de pratique scénique. Ce moment de ma vie a été exaltant. J’ai découvert à quel point le théâtre peut aussi être un outil de recherche, de pensée, de questionnement hors d’un cadre professionnel, hors du « milieu » théâtral qui s’étrique parfois quelque peu. Je donne aujourd’hui des ateliers en Centre Psychiatrique auprès de jeunes adolescents, et cela me semble nécessaire tant pour interroger le théâtre que pour mettre le théâtre au service d’une nécessité thérapeutique.

Depuis que mon spectacle, Les Femmes de Barbe Bleue a le bonheur de tourner, je réclame, où que l’on aille jouer, des ateliers. Je me languis d’un temps de recherche en aval de la création avec les spectateurs pour les rencontrer et pour qu’ils partagent un trajet avec nous. Pour ne pas juste jouer et partir. Car chacun dans son regard et dans sa façon d’entrer dans l’imaginaire découvre un monde et nourrit en retour notre regard et notre pratique en tant que chercheurs du plateau. J’en ai besoin moi, beaucoup, pour asseoir la nécessité de ma pratique, pour me « recharger ». Aujourd’hui les ateliers me servent à questionner mes sujets en amont de la création. Je confronte, pour écrire, mes réflexions ou les matériaux que je veux investir à l’imaginaire d’acteurs ou d’amateurs. Les ateliers que je donne sont une première étape à la constitution de ma dramaturgie, de ma recherche, de mon écriture. »

Lisa Guez

Atelier d’improvisation à partir de contes

 

Public : Collégiens, lycéens ou adultes.

Contes travaillés dans l’atelier :

  • La Barbe Bleue, Perrault (1687)

  • Celui qui voulait connaitre la peur, Grimm (1812)

Avec : Lisa Guez

“Suite à ce travail d’écriture, les élèves ont vécu des séances uniques et magiques en compagnie de la metteure en scène, Lisa Guez. Ils ont réussi à mettre mouvements leurs textes. Ils ont réussi à lire d'une manière théâtrale leurs différentes productions écrites. Pendant les séances de travail, ils étaient amenés à garder des traces de cette expérience sous forme de récit, de contes.... inventaire d'une expérience des plus intéressante, passionnante et riche.” - Madame Achard, professeure de français au Lycée professionnel Ligier Richer à Bar le Duc.

 

Il s’agira dans cet atelier de travailler avec les participants sur des improvisations au plateau à partir de deux contes, qui sont la base de ma recherche dans mes deux dernières créations.

« Le conte est une sorte de matière trouée, parce que beaucoup de choses y sont suggérées, que tout n’y est pas résolu. Quand on lit un conte, non pas en se laissant aller aux mots mais dans une perspective « d’enquête », on se rend compte qu’il y a énormément de choses sujettes à questions, ligne à ligne, chaque étape d’un conte peut être troublante. Brecht nous apprend à déceler l’étrangeté des situations, et pour moi dans les contes sur lesquels je choisi de travailler, tout est étrange, rien ne va de soi, il y a un problème partout. La matière des contes est pleine de symboles extrêmement forts qui nous lient dans un imaginaire collectif. Ils posent des questions inconscientes à la complexité de nos désirs. Je souhaite dans cet atelier confronter ces zones d’ombre, ces zones de questionnements à la singularité de l’imaginaire des participants qui travaillent avec moi. Chacun, avec sa personnalité, son corps, sa vie, peut transposer les problématiques d’un conte dans des univers très différents. Quand je dis « vie », je n’entends pas « mettre sa petite vie au plateau », mais se servir de son matériel imaginaire à soi pour répondre à des questions.

Dans ma dernière création, Les Femmes de Barbe Bleue, chaque comédienne a construit son histoire de femme de Barbe Bleue avec son univers et sa vitalité propre. Et cela a ouvert un champ de complexité extrêmement grand, des récits foisonnants. Je suis certaine que si aujourd’hui on fait le même travail avec n’importe qui, un champ nouveau de complexité s’ouvrirait autour des mêmes questions qui nous rassemblent. C’est également ce qui se passe avec Celui qui s’en alla, qui questionne en profondeur les émotions. Qu’est ce que ne rien ressentir ? Quelles genre d’épreuves, quelles genre de situations incroyables pourrions nous affronter sans difficulté si on ne ressentait aucune émotion ? »

Les ateliers sont construits en fonction des objectifs pédagogiques en étroite corrélation avec l'équipe enseignante et sont amenés à évoluer en fonction des programmes scolaires. Il s’agit donc là d’un exemple d’atelier mené en 2021 et 2022 par Lisa Guez et son équipe.

Petite forme, Je suis ton rêve

 

Mise en scène : Lisa Guez

Distribution en alternance : Cyril Viallon et Isa Mercure / Arthur Guillot et Baptiste Dezerces

Collaboration à l’écriture et à la dramaturgie : Alexandre Tran

Collaboration à la mise en scène : Clara Normand

Production : Immersion Nomade

Témoignage d’Enzo : “J’ai appris à me protéger sur la manipulation et j’ai remarqué que je manipulais les gens sans faire exprès.”

Témoignage anonyme : “C’était vraiment sympa, je ne me suis absolument pas ennuyé contrairement au théâtre que l’on voit souvent au lycée, c’était vraiment cool. Merci .”

 

Petite forme de 35 minutes destinée aux lycéens de la seconde à la terminale, suivie d’un débat autour des notions d’emprise et de manipulation avec les élèves.

Cette forme de 35 minutes s’adresse aux lycéens, à un âge crucial de constitution de l’identité où l’on est particulièrement perméable aux influences et dans la découverte de son propre pouvoir sur les autres de séduction, de conviction, de manipulation. Nous espérons poser avec eux des questions qui les concernent et qui nous semblent particulièrement importantes alors qu’aujourd’hui éclatent de nombreux questionnements sur la manipulation des opinions, la consommation à outrance, mais aussi le consentement. Après la présentation, nous animons un débat lors duquel nous souhaitons proposer des pistes de réflexion et d’analyse sur les enjeux de la manipulation.

Le mécanisme d’emprise, pris comme sujet théâtral, questionne une trajectoire en duo, un projet, une entreprise dans laquelle on entre à deux, mais sur laquelle l’un à la prise, et l’autre non. Pour avoir une emprise sur quelqu’un il faut avoir une prise sur son rêve. Il est important pour nous de re-questionner la possibilité de se déprendre, notamment en cultivant l’esprit critique.