Les Femmes de Barbe-Bleue (2018)

© Morgane Moal, 2019

Qu’y a-t-il derrière ces portes que nous n’osons pas ouvrir ? Quels étranges désirs, dénis ou conditionnements poussent certaines dans les bras d’un prédateur ? Sur scène, pleines de désir et de vie, les fantômes des femmes de Barbe-Bleue racontent comment elles ont été séduites, piégées et n’ont pas pu ou su s’enfuir. Ensemble, avec humour et détermination, elles s’entraident et se soutiennent pour trouver des espaces de résistances, vaincre la peur de leur Barbe- Bleue, ce mal qui se cache en chaque femme et la dévore à coups d’impératifs. Cette création collective explore les mystères et les parts obscures du conte de Perrault et révèle les rapports de domination dans notre société.


On rencontre parfois des « Barbes Bleues » dans nos vies d’adulte. J’ai souhaité me servir de ce conte, de cette matière trouée pleine de mystère pour questionner nos imaginaires féminins. J’ai proposé à cinq comédiennes de travailler sur les béances ouvertes par ce texte, de sculpter avec leur propre imaginaire et leur propre sensibilité le témoignage possible d’une femme de Barbe Bleue. Ces cinq comédiennes, dont je connaissais déjà bien le travail pour les avoir déjà dirigées dans Les Reines de Normand Chaurette ont toutes une expressivité et un univers très singulier, elles nous font voyager dans des mondes différents ce qui donne au spectacle toute sa richesse, sa diversité, son équivocité. […] Barbe Bleue n’est donc pas présent sur notre scène, il est toujours joué par une des femmes. Chacune doit se défaire de « son » Barbe Bleue. Je n’ai pas seulement voulu questionner la réalité de la domination masculine dans notre société, mais plutôt quelque chose de plus compliqué, de plus difficile à dire : en quoi cette figure inquiétante et dominatrice peut-elle nous attirer inconsciemment ? Qu’est ce qui fait que l’on accepte de jouer « la proie » ? En quoi la violence du désir est un subtil mélange de terreur et de jouissance ? Ce qui m’intéresse c’est la complexité singulière des désirs, l’étrangeté de ce mouvement qui fait qu’on joue une partition parfois contre nous-même. […] Derrière toute porte qu’on a peur d’ouvrir, toute question qu’on refuse de se poser, toute liberté à laquelle on accepte de renoncer, il y a un désir mort, une femme mise à mort par le prédateur en nous : La Barbe Bleue.



Les prochaines dates

Une écriture collective de plateau librement inspirée du conte La Barbe Bleue de Charles Perrault, dirigée par Lisa Guez, mise en forme par Valentine Krasnochok.


Mise en scène Lisa Guez

Dramaturgie et mise en forme Valentine Krasnochok

Collaboration artistique Sarah Doukhan

Création lumière Lila Meynard et Sarah Doukhan

Création musicale Antoine Wilson et Louis-Marie Hippolyte

Régie Louis-Marie Hippolyte

Regard chorégraphique Cyril Viallon

Avec Valentine Bellone ou Mathilde Panis ou Juliette Dutent, Anne Knosp, Valentine Krasnochok, Nelly Latour ou Ninon Perez et Jordane Soudre

Diffusion Anne-Sophie Boulan 

Production et administration Clara Normand

Presse Francesca Magni


Nous remercions Le Lavoir Moderne Parisien (Paris), l’ACB scène nationale (Bar-le-Duc), l’Escapade (Henin-Beaumont) et le CENTQUATRE (Paris). 

Avec le soutien de l’Adami

La compagnie 13/31 est conventionnée par le Ministère de la culture-Drac de Bretagne.

 © Simon Gosselin et Morgane Moal

La presse en parle